A la découverte de la pelote basque
Cesta Punta, chistera, pala… vous avez sans doute déjà entendu ces mots faisant référence au sport mythique du Pays Basque : la pelote. Riche de plus 20 spécialités, la discipline, à laquelle on peut facilement s’initier lors d’un séjour ici, n’a cessé d’évoluer avec le temps. Explication.
Histoire de la pelote basque
Au départ, le jeu de paume
Comme le tennis ou le squash, le pelote basque est issue de tous les jeux de balles nés il y a des milliards d’années. « C’est pas vieux comme l’humanité mais presque, s’amuse Michel Sedes, ancien président du club de Saint-Jean-de-Luz, Luzean. Les Aztèques, les Mayas, les Grecs, les Egyptiens… partout dans le monde, sans se connaître, les gens se sont toujours amusés à se renvoyer une balle. ».
En France, c’est durant le Haut Moyen Age, vers les XIIe et XIVe siècle, qu'apparaît un sport a priori venu d’Angleterre et qui deviendra national : le jeu de paume. « On frappe alors à main nue, avec la paume, sur un terrain extérieur séparé en deux via une raie tracée au sol, en face à face ». Quid du Pays Basque ? Les bergers s’adonnent très tôt à ce qu’on appelle le bota luze, considéré comme le plus ancien jeu de main nue né sur les lieux d’estive. A partir de là, les Basques ne cesseront jamais de taper dans la balle.
Les Basques, inventeurs de nouveaux jeux…
En 1789, la Révolution a beau porter un coup fatal au jeu de paume, qui se pratique également en intérieur, avec des gants, des battoirs ou des raquettes, en terre basque, les passionnés font évoluer la discipline. « Petit à petit, on ajoute de l’épaisseur au gant et on l’allonge car on s’aperçoit que plus c’est long, plus on frappe loin. On joue alors au laxoa : on commence à faire rouler la pelote ! », indique Michel Sedes. Au XIXe siècle survient une révolution majeure : la pelote se fabrique à présent avec du caoutchouc à l’intérieur. « Ca renforce la vivacité du rebond et à ce moment là, on se met à jouer contre le mur. C’est une grande nouveauté ! » s’enthousiasme l’ancien pilotari.
… et de nouveaux instruments
Au fil des années, les Basques, qui s’affrontent alors sur des frontons et dans des trinquets, perfectionnent leur sport. « On cherche à développer la vitesse » explique Nicolas Dufau, joueur et éducateur sportif. Pour ce faire, on créé de nouveaux instruments, comme le chistera, ce gant d’osier léger né à Saint-Pée-sur-Nivelle un peu par hasard : « Un jour, lors d’un match de pala, un paysan a relancé la balle avec son panier en osier. Et bien, il l’a lancée plus fort que les joueurs !» raconte Nicolas Dufau.
Joko Garbi, rebot… , les spécialités ne cessent alors de se développer et la pelote, longtemps pratiquée lors de défis, finit par être réglementée avec la naissance, en 1921, de la Fédération Française de Pelote Basque à Bayonne.
Un sport professionnel
Depuis, des championnats de France existent. Tout comme des Championnats du monde, la pelote ayant été largement exportée aux Etats-Unis et en Amérique latine par les Basques émigrés. Pour les Jeux Olympiques, en revanche, c’est autre chose. « La pelote a été en démonstration à plusieurs reprises. Mais un dossier a été déposé pour que nous ayons notre compétition aux JO de 2028 », précise Nicolas Dufau. On croise, doigts, palas et chisteras !
Les spécialités
La pelote basque compte plus de 20 spécialités qui portent le nom de leurs instruments et se pratiquent sur des aires de jeux différentes : en extérieur, sur la place libre (le fronton), ou bien en intérieur, au sein du trinquet et sur le mur à gauche (Jai-Alai). Décryptage avec Michel Sedes.
Des initiations possibles
Lisa Etcheberry
Après une enfance passée à Saint-Jean-de-Luz, j’ai vécu à Bordeaux, Toulouse et Paris où j’ai fait mes armes de journaliste pendant plus de dix ans. ...